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    Transplantation : Une nouvelle méthode pour mieux conserver les organes et sauver plus de vie

    Yohan Demeure

     

     

    Alors que de nombreux patients sont dans l’attente d’une greffe, une bonne partie des organes destinés à une transplantation sont perdus chaque année. Des scientifiques américains ont mis au point une technique très prometteuse afin de régler ce problème.

    Saviez-vous que 60 % des organes destinés à être transplantés chez des patients dans le besoin doivent être détruits à cause du moyen de conservation actuel ? En effet, il faut savoir qu’un organe ne peut être gardé plus de quatre heures dans de la glace, faute de quoi ce dernier devient inutilisable. Les banques d’organes des hôpitaux opèrent ce « réchauffement » après avoir conservé l’organe à des températures extrêmement basses, soit entre -160 et -196 °C.

     

    « Selon des estimations récentes, si seulement la moitié des organes inutilisés étaient transplantés avec succès, la liste d’attente de greffe aux États-Unis pourrait être vidée en deux ans », estime une équipe de chercheurs de l’Université du Minnesota (États-Unis) dans un communiqué officiel.

    Cette équipe a donc décidé de travailler à la résolution de ce problème de gaspillage de plus en plus inacceptable compte tenu du nombre de patients dans l’attente d’une greffe. Les chercheurs, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science Translational Medicine le 1er mars 2017, ont testé une nouvelle méthode en se servant de cellules humaines ainsi que d’organes prélevés sur des cochons. Deux brevets ont déjà été déposés pour cette technique donnant la possibilité de réchauffer les organes de façon uniforme et rapide en les plongeant dans une solution dans laquelle se trouvent des nanoparticules d’oxyde de fer couvertes de silicium.

    « Ces dernières agissent comme de minuscules “radiateurs” de tissu lorsqu’elles sont activées par des ondes électromagnétiques non invasives, et agissent à la vitesse de 100 à 200 °C par minute, soit 10 à 100 fois plus rapidement que les méthodes actuelles », selon les scientifiques.

    Pour l’instant, ce procédé a été testé sur des vaisseaux sanguins et des valves cardiaques de porc pour un résultat intéressant puisque 86 % des cellules ont survécu (contre 20 % habituellement). Alors que les chercheurs ont également utilisé de la peau humaine, ces derniers ont par ailleurs réussi à éliminer les nanoparticules présentes sur les échantillons en les nettoyant.

    « Ce n’est pas la première technique qui permet de réchauffer efficacement des tissus cryogénisés, toutefois les succès précédents ne dépassaient pas un volume d’un millilitre de solution, soit une quantité de tissu négligeable. Or, nous avons prouvé que notre méthode fonctionne dans des solutions de cinquante millilitres. », poursuivent les chercheurs.

    Si les scientifiques américains sont convaincus que leur technique marchera sur des volumes plus imposants contenant des organes humains, ils doivent néanmoins effectuer davantage de tests sur des cochons ainsi que sur des rongeurs.

    Sources : The GuardianSciences et Avenir

     

     

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    Indre : un professeur des écoles suspendu pour avoir enfreint le principe de laïcité

    Un professeur des élèves des écoles de Malicornay, dans l'Indre, a été suspendu par l'inspection académique. Il aurait enfreint le principe de laïcité en abordant avec ses élèves des passages de la Bible, révèle France Bleu Berry jeudi.

    Depuis 2013, une charte est venue expliciter, dans les écoles, les textes fondateurs du principe de laïcité à l\'école.

    Depuis 2013, une charte est venue expliciter, dans les écoles, les textes fondateurs du principe de laïcité à l'école. (MARLENE AWAAD / MAXPPP)

     

    Un professeur des écoles de Malicornay, dans l'Indre, a été suspendu par l'inspection académique parce qu'il aurait enfreint le principe de laïcité en abordant avec ses élèves de CM1/CM2 certains passages de la Bible, rapporte jeudi 2 mars France Bleu Berry. Une sanction très rare et très sévère, "disproportionnée", selon les syndicats et les élus des communes concernées par le regroupement pédagogique intercommunal dans lequel cet enseignant exerce.

    Décision provisoire

    L'affaire ne sera évoquée officiellement avec les services de l'Éducation nationale que lundi prochain, en commission académique paritaire. Mais la suspension temporaire du professeur, qui enseigne depuis deux ans à Malicornay, est déjà effective depuis lundi. Sa classe a été confiée à une remplaçante.

    Il lui serait reproché d'avoir commis plusieurs entorses au principe de laïcité en enseignant à ses élèves de CM1/CM2 des passages de la Bible. L'information aurait été communiquée à l'inspection académique via une lettre signée d'un mystérieux collectif de parents d'élèves. Une inspection a été diligentée, à la suite de ce courrier, et a conduit à la suspension sans préavis du professeur. Une décision provisoire mais exceptionnelle.

    Une sanction "exceptionnellement sévère"

    Elle paraît même disproportionnée aux yeux de François Broggi, le maire de Badecon-le-Pin, l'une des communes du regroupement pédagogique intercommunal. Selon lui, l'enseignant, arrivé à Malicornay l'année précédente, est très apprécié de la quasi-totalité de ses élèves et de leurs parents. Il déplore que ni lui ni son homologue, le maire de Malicornay, la commune où exerce l'instituteur, n'aient été avisés de cette procédure.

    L'étude de textes religieux à l'école publique demeure toutefois une démarche extrêmement sensible. Le principe de laïcité exclut l'enseignement religieux. Des passages de livres saints peuvent être étudiés mais de manière très encadrée et en évitant tout prosélytisme.

    Les syndicats se montrent donc plutôt prudents face à cette affaire. Un responsable du Snuipp-FSU dans l'Indre estime que si les faits sont avérés, l'enseignant devra être "recadré". Mais il déplore lui aussi une sanction "exceptionnellement sévère" qui ne viserait qu'à faire un exemple.

     

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    L’Église Anglicane d’Angleterre fait un pas vers le mariage homosexuel

     

    Le clergé de l’Église Anglicane d’Angleterre a semblé indiquer un soutien au mariage homosexuel après avoir rejeté le rapport d’évêques qui disait que, seul un homme et une femme pouvaient se marier à l’église.

    Le rapport de 19 pages1 maintient l’interdiction de bénir les mariages de même sexe dans l’église, mais qu’une attitude plus accueillante envers les couples homosexuels devrait cependant être observée par les congrégations.

    Cependant, la motion aussi nommée « Conversations partagées » (Shared conversations, ndlr) a été rejetée par le clergé du Synode général qui a voté 100 contre 93, avec 2 abstentions. Selon des sources, la recommandation a été rejetée par les membres les plus libéraux du clergé qui pensent que l’Église devrait finalement abandonner son opposition au mariage homosexuel.

    Qu’est-ce que le Synode général ?

    Le Synode général est l’assemblée nationale de l’Église Anglicane d’Angleterre. Il a été formé en 1970 pour remplacer un corps antérieur connu comme l’Assemblée de l’Église.

    Qui y siège ?

    Un système à trois niveaux, composé de la Chambre des évêques, de la Chambre du clergé et de la Chambre des Laïcs. Il y a actuellement 467 membres au total.

    Quels sont ses pouvoirs ?

    • Adopter ce que l’on appelle les mesures qui, si elles sont approuvées par le Parlement et reçoivent la sanction royale, font partie du droit anglais.
    • Réglementer les relations de l’Église anglicane avec les autres églises et prévoit des sujets de culte et de doctrine.
    • Voter Canons (les lois ecclésiastiques de l’Église et les règlements) déterminant la doctrine et la forme de culte
    • Approuver la liturgie de l’Église et établir d’autres règles et règlements par le biais des Actes du Synode
    • Étudier et exprimer l’opinion de l’Église sur toute question d’ordre religieux ou d’intérêt publique
    • Approuver ou rejeter le budget annuel de l’Église centrale

    Les militants pour le mariage homosexuel ont salué la décision comme une « victoire pour l’amour et l’égalité ». Après le vote, Graham James, l’évêque de Norwich, qui a dirigé le groupe qui a produit le rapport, a déclaré : « Nous avons écouté ceux qui ont parlé, et ceux qui nous ont fait des contributions directement. Nos discussions en cours seront éclairées par ce que les membres du Synode et de l’Eglise élargie décideront suite au vote de ce rapport ».

    Ce rapport recommandait à l’Église anglicane de continuer à considérer le mariage que comme « une union permanente et permanente d’un homme avec une seule femme ». Avant le vote, le révérend Justin Welby, l’archevêque de Canterbury, (Chef principal de l’Église Anglicane d’Angleterre et Chef symbolique de la communion anglicane mondiale, ndlr) a vivement exhorté les membres à « prendre note » de la motion, mais a promis que les évêques « feront mieux » à l’avenir, ajoutant : « Nous ne pourrions manquer de le faire, a la lumière de ce qui a été discuté cet après-midi ».

    Le vote expose de profondes divisions dans l’Église anglicane sur l’homosexualité et est, décidément, embarrassant pour la Chambre des évêques en tant qu’autorités qui ont produit ce rapport (qui a couté près de 350 000 euros (£ 300 000), ndlr). Dans le vote, qui était divisé entre les trois Chambres de l’Eglise – évêques, clergé et laïcs – le clergé a été la seule chambre à ne pas « prendre note » ou accepter le rapport, ce qui signifie qu’il a été rejeté.

    Le résultat du vote a été accueilli comme une victoire symbolique par les militants LGBT. Jayne Ozanne, une militante pour les droits LGBT au sein de l’Église, a déclaré qu’elle en était « ravie. Peter Tatchell, qui fait campagne contre l’homophobie dans l’Église depuis près de 50 ans, a déclaré : « Ce vote, qui effectivement rejette le rapport des évêques, est une victoire pour l’amour et l’égalité. C’est la plus grande défaite des dirigeants anglicans depuis des décennies. Le Synode a refusé d’approuver l’exclusion et la discrimination anti-LGBT inscrites dans les recommandations des évêques ».

    Mais certains membres conservateurs ont également voté contre le rapport, qui recommandait une attitude plus accueillante envers les homosexuels, disant qu’il aurait permis à l’Église « la liberté maximale » de soutenir les couples homosexuels et le clergé.

    Andrea Minichiello Williams, directrice du groupe de pression Christian Concern, a déclaré : « Je pense que le débat a clairement montré que ce rapport a tenté de rapprocher des positions qui ne peuvent être conciliées. J’ai également voté contre le rapport qui, cependant, ne devrait pas être considéré comme une victoire pour les militants LGBT au sein de l’Église».2

    Le rapport, publié le mois dernier après un processus de consultation de trois ans, a été fortement opposé par les libéraux membres de l’Eglise de l’organe directeur de l’Angleterre, qui ont déclaré que non seulement ce rapport discrimine les homosexuels, mais en plus il excuse l’homosexualité. Plus tôt dans la journée, deux évêques qui ont aidé à rédiger le rapport se sont excusés pour son contenu et son ton mais ont exhorté les membres à ne pas le rejeter. Mgr Graham a insisté sur le fait que les lesbiennes et les gays avaient déjà une « place d’honneur » dans l’Église.

    (1) https://www.churchofengland.org/media/3863472/gs-2055-marriage-and-same-sex-relationships-after-the-shared-conversations-report-from-the-house-of-bishops.pdf

    (2)       Quelques heures après ce vote crucial de l’Église Anglicane d’Angleterre sur le mariage homosexuel, le résultat a été mis en doute après que l’évêque de Coventry, embarrassé, ait admis qu’il a accidentellement voté contre le rapport et que plusieurs autres évêques ont pu faire la même erreur.

    Extrait traduit « Church takes step towards gay marriage after vote rejects controversial report», The Telegraph, Olivia Rudgard, 16 Février 2017

    Par Lémbé N.

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